Les diocèses ont observé un temps de prières, ce dimanche 20 mars 2022, pour les victimes de violences sexuelles et d’abus de pouvoir. Une première journée d’hommage décidée par les évêques.
Parmi les onze résolutions votées par l’assemblée des évêques de France figurait l’instauration d’une journée de prières pour les victimes de violences sexuelles et d’abus de pouvoir au sein de l’Église catholique. Un pas supplémentaire, vers les victimes, vers la reconnaissance de la souffrance des victimes, après celle du caractère systémique de ces crimes par les évêques, lors de leur assemblée plénière, à Lourdes, en novembre 2021.
Cette première journée de recueillement, organisée ce dimanche 20 mars 2022, troisième dimanche de Carême, a mobilisé chaque diocèse pour « cheminer vers Pâques », « faire mémoire » et « garder vive la mémoire des faits ». Dossier liturgique, livrets, image. À Versailles (Yvelines), où l’évêque Mgr Luc Crepy a signé vendredi 18 mars un protocole avec la procureure de la République du tribunal judiciaire, Maryvonne Caillibotte, visant à faciliter la transmission de signalements d’infractions de nature sexuelle, une messe a été retransmise en direct ce dimanche dans le sillage d’une émission spéciale du Jour du Seigneur, diffusée sur France 2.
« La sainteté de Dieu n’est pas le sacré qui fait peur, qui fascine, qui abuse, qui emprisonne », a souligné l’évêque, par ailleurs président du Conseil de prévention et de lutte contre la pédophilie. « De même ceux et celles qui servent Dieu ne sont en rien des hommes et des femmes sacrés, tout-puissants, a-t-il plaidé dans une homélie engagée. La sainteté se révèle dans le refus du mal, dans la défense de ceux et celles qui sont pris dans la violence, l’injustice et l’exploitation. Avec la dénonciation de ce qui détruit la dignité des personnes, des plus faibles et des plus petits, jusqu’aux plus grands ».
À Nantes, samedi, la mobilisation avait déjà pris la forme d’un chemin de croix. Selon le rapport de la commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église, constituée par l’épiscopat, 330 000 mineurs ont été victimes de telles agressions commises au sein de l’Église ou d’institutions, des années 1950 à nos jours.