Le samedi de la 34e semaine du temps ordinaire
Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 21,34-36.
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples :
« Tenez-vous sur vos gardes, de crainte que votre cœur ne s’alourdisse dans les beuveries, l’ivresse et les soucis de la vie, et que ce jour-là ne tombe sur vous à l’improviste
comme un filet ; il s’abattra, en effet, sur tous les habitants de la terre entière.
Restez éveillés et priez en tout temps : ainsi vous aurez la force d’échapper à tout ce qui doit arriver, et de vous tenir debout devant le Fils de l’homme. »
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible – © AELF, Paris
Saint Vincent de Paul (1581-1660)
prêtre, fondateur de communautés religieuses
Entretiens aux Filles de la Charité, conférence du 22 janvier 1645 (Tome IX, éd. Gabalda, 1923, pp. 216-217, rev.)
«Restez éveillés et priez en tout temps» (Lc 21,36)
Vous me direz peut-être, mes chères filles, que vous êtes si peu recueillies, même quand vous priez Dieu, que vous ne pouvez être un quart d’heure sans distractions. Ne vous en étonnez pas. Les plus grands serviteurs de Dieu sont quelquefois en ces mêmes peines. Je parlais un de ces jours à un bon prêtre, converti depuis quelques années, qui emploie un grand temps à prier Dieu. Il me disait qu’il n’avait souvent ni goût ni satisfaction, hormis celle de dire : « Mon Dieu, je suis ici en votre présence pour y faire votre très sainte volonté. C’est assez que vous m’y voyiez. » Faites de même. (…) Il est un moyen très facile : prenez comme sujet de vos oraisons la passion de Notre Seigneur. Il n’en est pas une de vous qui ne sache tout ce qui s’y est passé, soit pour l’avoir entendu prêcher, soit pour avoir médité là-dessus. Ô mes filles, l’excellent moyen de faire oraison que la passion de Notre Seigneur ! C’est une fontaine de jouvence où vous trouverez tous les jours quelque chose de nouveau. Saint François n’avait jamais d’autre sujet d’oraison que la passion de Notre Seigneur, et il recommande à tous ses chers enfants spirituels de s’en servir continuellement. Et où pensez-vous, mes filles, que ce grand saint Bonaventure ait puisé toute sa science ? Au livre sacré de la Croix. Vous ferez bien de vous y habituer. Je vous le conseille.