Que disent-ils, les scientifiques, censés avoir percé pas mal de mystère de la nature ? Sur quel chemin nous conduisent-ils ?
Infiniment petit, infiniment grand.
En ce moment, toutes les nations se trouvent, tout le monde le sait, sous l’ombre de la mort, comme le dit le psalmiste : « Les flots de la mort m’étreignaient, les torrents infernaux me happaient » (Ps 17). Cela, en raison de ce virus, infiniment petit. Pour le moment, c’est l’angoisse, conjuguée de la peur, qui semble régner, alors que nos scientifiques s’efforcent d’arrache-pied pour découvrir les tenants et aboutissants de la chose, que nos soignants se dévouent pour protéger nos vies, et que nos décideurs s’inquiètent pour prendre les mesures utiles. Infiniment petit. Cela montre bien que ce n’est sans doute pas seulement la taille ou la grosseur qui détermine le degré de la gravité.
Infiniment grand. Les astrologues, les astrophysiciens, par exemple, avancent allègrement des chiffres ahurissants, en décrivant la dimension de l’univers et en nous faisant imaginer un cosmos insoupçonné. Dans cet infiniment grand, nous voyons bien qu’on est infiniment petit, résolument ! Et pourtant, l’infiniment petit s’étend vers l’infiniment grand. L’homme est en quête de la vie, de l’éternité.
N’est-ce pas, c’est cet infiniment grand, que le Seigneur Jésus veut montrer à son ami, lorsqu’il dit : « Lazare, viens dehors ! » ?!
N’ayant pas pu surmonter sa faiblesse humaine, Lazare se trouvait bel et bien dans un tombeau, depuis 4 jours. « Il sent déjà », disait Marthe à Jésus. Apparemment, rien n’est plus comme avant sur le plan physique, matériel, sentimental, économique… Tout semble fini pour lui.
Vraiment fini ? Où est alors ce désir de l’infiniment grand ? L’aspiration à la vie éternelle n’existe-t-elle que dans l’imagination ?
Bien sûr que non ! Voici l’appel, l’ordre de Jésus : « Lazare, viens dehors ! Ne reste pas là, tout n’est pas terminé ! Viens à la vie ! Viens à la lumière. » Et cet appel se concrétise. Obéissant à son ordre, mettant sa foi en lui, Lazare sort de son tombeau. L’homme mort revient à la vie nouvelle, montrant ainsi les merveilles de Dieu. « Si tu crois, tu verras la gloire de Dieu », dit Jésus.
« Lazare, viens dehors ! » Désormais Jésus lance cet appel à chacun de nous, puisqu’il est venu pour ouvrir nos tombeaux, pour nous en faire sortir, comme dit le prophète Ezéchiel (Ez 37).
Notre tombeau, comment est-il ? Quel est le moyen d’en sortir ? Quand bien même le sang coulerait dans nos veines, que le souffle passerait dans nos narines, si nous restons prisonniers de l’orgueil ou de l’arrogance, de l’égoïsme ou de l’obstination, du mépris ou de la haine…, ne sommes-nous pas en train de consolider notre tombeau qui nous empêche de voir la lumière, qui nous enlève la vie, et qui rend impossible la communion à la fois avec le Seigneur et avec tous nos frères et sœurs ?
« Lazare, viens dehors ! »
Comme lui, écoutons-nous l’appel du Seigneur ? Pouvons-nous obéir à cet ordre, avec la foi, en mettant toute notre confiance en Dieu le Père qui veut nous sauver, en son Fils Jésus Christ, notre Berger, et en l’Esprit Saint qui habite en nous (RM 8) ? Alors, le Seigneur nous conduira sur le chemin de la résurrection, il viendra pour illuminer ceux qui habitent les ténèbres et l’ombre de la mort, pour conduire nos pas au chemin de la paix (Lc 1, 79). Ainsi soit-il.
Père Charles Lee