Des nouvelles de la communauté des sœur de Meryem-ana, la vidéo…
Texte proposé à notre méditation par le Père Vincent.
Le frère Gerard, Maître de l’ordre des dominicains, écrit à tous ses frères et sœurs. Extraits. Distanciation ou solidarité ?
« Chers frères et sœurs,
Comme vous le savez, après la Chine, l’Italie souffre énormément du covid-19… Continuons à prier pour tous les malades, ceux qui les soignent, ceux qui font tout leur possible pour trouver les moyens de surmonter la pandémie et ses effets néfastes… Je souhaite offrir des mots de solidarité comme geste de notre proximité en ce moment où le bien commun exige une « distanciation sociale ». Notre mission est de construire la communion et pourtant, en cette période de crise, nous semblons nous soumettre à l’isolement.
Aussi paradoxal que cela puisse paraître, garder nos distances les uns par rapport aux autres signifie que nous nous soucions vraiment les uns des autres, car nous voulons arrêter la transmission du nouveau coronavirus qui a déjà coûté la vie à de nombreuses personnes et mis en danger la vie de beaucoup d’autres de par le monde. Nous gardons nos distances non pas parce que nous voyons notre frère ou notre sœur comme un porteur potentiel du virus, ou parce que nous avons peur de tomber malade, mais parce que nous voulons contribuer à briser la chaîne de transmission du virus.
…Ici en Italie, comme dans d’autres pays, il est douloureux pour nous de ne pas célébrer publiquement l’Eucharistie, le sacrement de communion, à un moment où les gens en ont le plus besoin en raison de leur isolement. Et pourtant, nous devons supporter cette souffrance dans un esprit de solidarité et de communion humaines, car « si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui » (I Cor. 12 :26).
En ce temps de quarantaine en carême (quarantena en quaresima), nous sommes invités à nous arrêter et à réfléchir à la proximité de Dieu avec nous. Lorsque le culte public est suspendu pour le bien-être des fidèles, nous devenons très conscients de l’importance de la communion spirituelle. Là où cela se produit, c’est comme si les gens vivaient un « samedi saint » prolongé, quand l’Église « s’abstient de la célébration de l’Eucharistie » en méditant la passion du Seigneur et en attendant sa résurrection… En faisant cette expérience, nous nous souvenons de la soif d’Eucharistie de nos frères et sœurs vivant dans des régions reculées où ils ne peuvent participer à la messe qu’une ou deux fois par an.
Aujourd’hui, plus que jamais, nous devons trouver des moyens de briser l’isolement, de prêcher l’Évangile de l’amour et de la communion, même sur le « continent numérique ». Nous devons rappeler à notre peuple que Jésus reste près de nous, même si nous avons faim du Pain de Vie.
Permettez-moi de rappeler ce que nous savons au plus profond de notre cœur. Si nous voulons répandre l’Évangile, nous devons être avec les gens, être près d’eux ! Nous devons franchir les frontières linguistiques, culturelles et même idéologiques pour répandre la Parole de Dieu. Inversement, si nous voulons arrêter la propagation de quelque chose de mauvais comme le virus corona, nous devons garder nos distances, nous devons nous abstenir de toute rencontre personnelle car toute rencontre proche a le potentiel de propager la contagion.
La pandémie actuelle montre clairement que pour qu’une chose circule, la proximité et la rencontre personnelle sont nécessaires. Lorsque cette crise sera terminée, n’oublions pas la leçon : si nous voulons que l’Évangile circule dans notre monde sécularisé, la même proximité et la même rencontre personnelles sont nécessaires… Nous continuons à prier pour les malades et pour ceux qui s’occupent d’eux. Même dans notre solitude, Dieu est proche de nous, et nous ne sommes jamais seuls car nous appartenons tous au Corps du Christ.
Votre frère, Gerard Francisco P. Timoner III, O.P. Maître de l’Ordre »